Suspension des décaissements de la Banque mondiale : Libreville donne des précisions

Après la suspension de juin dernier, la Banque Mondiale a de nouveau bloqué ses financements au profit du Gabon depuis le 10 janvier 2025. Cette décision, annoncée au ministère de l’Économie Mays Mouissi depuis décembre dernier, selon Africa Intelligence, met en lumière les défis financiers persistants du pays.

Comme lors du gel de juin 2024, c’est l’accumulation d’impayés par Libreville qui a poussé l’institution de Bretton Woods à agir.

En ce temps, le gouvernement avait invoqué un aléa technique pour justifier ses retards et avait réussi à régulariser la situation en quelques jours. Cette fois-ci, la situation est bien plus critique, précise Africa Intelligence, d’ordinaire bien informé. En ce début d’année 2025, l’État gabonais ferait face à des tensions de trésorerie sans précédent, rendant impossible le règlement rapide des arriérés.

D’abord silencieux, le gouvernement gabonais, via le ministère du Budget, a reconnu les faits dans un communiqué publié ce lundi 13 janvier. Non sans fournir plus de détails sur cette situation. « La Banque Mondiale a mis en œuvre la suspension de ses décaissements en faveur du Gabon en raison d’arriérés de dettes établis au 10 janvier 2025 à la somme de 17 milliards de F CFA. Cette situation ponctuelle tient à plusieurs facteurs, dont l’insuffisante mobilisation sur le marché international de ressources prévues dans la loi de finances, la prise en charge volontariste de mesures sociales additionnelles fortement attendues de longue date par les populations, et l’affectation circonstancielle de ressources importantes à des opérations stratégiques pour le pays ».

Le ministère du Budget a terminé en indiquant que « toutes les dispositions nécessaires sont mises en œuvre pour apurer dans les meilleurs délais les arriérés en question ».

Quoi qu’il en soit, il est impératif que les autorités gabonaises respectent leurs engagements en matière de dette. Faire autrement risquerait de mettre du grain dans la machine de la transition, en érodant la crédibilité du Gabon auprès des bailleurs, et même des populations.

Ce d’autant plus que selon un autre confrère, Direct Infos, qui citent des « sources internes », la Banque africaine de développement (BAD) aurait également gelé, depuis 3 mois, tous ses financements au profit du Gabon.

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