Pourquoi la BAD rejoint-elle l’Initiative des marchés du carbone en Afrique ?

En dépit des débats entourant les crédits carbone, la Banque africaine de développement (BAD) est déterminée à contribuer à l’évolution de ce dispositif sur le continent africain. Depuis ce 30 mai 2024, l’institution financière continentale est membre de l’Initiative des marchés du carbone en Afrique (ACMI), comme annoncé lors des Assemblées annuelles de la BAD qui se sont terminées dernièrement à Nairobi, au Kenya.

Les marchés du carbone sont des systèmes d’échange de quotas d’émission qui permettent aux pays ou aux entreprises de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre en achetant des crédits carbone. Ces crédits représentent une quantité de CO2 qui a été évitée ou séquestrée grâce à des projets durables, comme la reforestation ou les énergies renouvelables. L’idée étant de créer un incitatif économique pour réduire les émissions globales et lutter contre le changement climatique.

Pour Kevin Kariuki, le vice-président de la BAD en charge de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, cette « décision stratégique » devrait permettre aux pays africains et au secteur privé d’obtenir des ressources supplémentaires pour lutter contre les défis climatiques. Par son adhésion, la BAD « s’engage à établir un mécanisme pour soutenir les initiatives du marché du carbone à travers notre continent », promet Kevin Kariuki.

L’ACMI a été lancée en novembre 2022, lors de la 27e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP27) à Charm el-Cheick en Égypte. A travers cet initiative, les pays africains visent la production de 300 millions de crédits carbone par an, avec l’objectif de débloquer 6 milliards de dollars de revenus et de créer 30 millions d’emplois d’ici 2030.

Le Gabon en particulier séquestre annuellement l’équivalent de 140 millions de tonnes de carbone, tandis qu’il n’en émet que 35 9000 tonnes, ce qui lui permet de vendre ses crédits carbone aux entreprises qui en ont besoin. En 2022, le gouvernement projetait de récolter 1200 milliards de francs CFA grâce à ces crédits.

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