Gabon/Nouveaux quotas d’emploi des étrangers : une réforme aux perspectives incertaines

Face aux nombreuses plaintes concernant la présence excessive d’étrangers au sein des entreprises implantées au Gabon, le Conseil des ministres de ce 25 juin 2024 a adopté un projet de décret censé régir les quotas de la main-d’œuvre étrangère en République gabonaise.

Ce texte prévoit qu’en lieu et place des 10% d’étrangers autrefois autorisés par le décret n°0162/PR/MTE du 7 mars 2016, aujourd’hui abrogé, les nouveaux quotas sont désormais fixés par catégorie professionnelle, ainsi qu’il suit : 15% de l’effectif des salariés de la catégorie pour les cadres ; 10 % de l’effectif des salariés nationaux pour les agents de maitrise et techniciens supérieurs; et 5% de l’effectif des salariés nationaux pour le personnel d’exécution.

Le nouveau texte vise, pour les autorités de la Transition, à «accorder la priorité d’embauche aux nationaux, valoriser la main-d’œuvre gabonaise, et restreindre le recours à la main-d’œuvre étrangère à des postes de responsabilité». Mais à y regarder de près, ce décret est au mieux une stagnation, sinon une régression. Et pour cause ? Il ne fait que réduire le pourcentage d’étrangers admissible au niveau du personnel d’exécution (5%), tout en augmentant leur quota parmi les cadres (I5%).

«C’est une rétrogradation juridique pour les travailleurs Gabonais(…) Par ce décret, le gouvernement dit juste aux entreprises étrangères d’emmener moins de manœuvres, mais plus de cadres. L’idée était de mieux peaufiner le décret, si vraiment l’envie était d’évoluer par rapport aux précédentes dispositions», a analysé un juriste de la place. Lequel se dit perplexe à propos de cette réponse gouvernementale à la problématique de la valorisation de la main-d’œuvre locale.

L’avenir nous dira si cette nouvelle loi favorisera une meilleure occupation des emplois par les nationaux. Pour l’instant, les perspectives semblent incertaines.

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