Gabon : La Chine au secours de la Sogara via une nouvelle raffinerie de pétrole

• Le corporate
• 17 juin 2024
• Editorial
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Le ministre gabonais du Pétrole et du Gaz, Marcel Abéké, a accueilli le 11 juin dernier une délégation de la Société gabonaise de pétrochimie (Sogapec), dont la maison-mère est à Hong-Kong, en Chine. Il est ressorti de cette entrevue que la compagnie chinoise souhaite implanter une raffinerie de pétrole au Cap-Estérias (au Nord de Libreville), d’une capacité de traitement annuelle de 700 000 tonnes de pétrole brut.

« Des discussions pour la faisabilité de ce projet seront entamées avec la SOGARA (Société gabonaise de raffinerie NDLR), bras séculier de l’Etat dans le domaine du raffinage. Il convient cependant de noter qu’à ce stade, rien n’a encore été acté », rapporte le ministère du pétrole. Selon des responsables de la Sogapec cités par Le Nouveau Gabon, cette infrastructure servira à raffiner le brut gabonais et approvisionner le marché local, afin de réduire la dépendance vis-à-vis du carburant importé. C’est donc une réelle offensive sur le marché du carburant qui sera profitable au consommateur, car les prix devraient baisser, et la disponibilité de carburant ne serait plus altérée par les fluctuations du marché international.

« Aujourd’hui au Gabon, il y a une pénurie de gasoil. Nous observons une forte demande face à une faible capacité de production nationale. Nous voulons donc apporter une solution. Chaque année, l’État achète des volumes de gasoil à des prix élevés. Avec notre projet, les consommateurs pourront bénéficier de gasoil à prix réduit », a expliqué Xu Rulin, directeur général de Sogapec.

Si un accord définitif est conclu, la nouvelle raffinerie devrait permettre de combler le déficit de la Sogara, qui éprouve désormais de nombreuses difficultés financières, empêchant son fonctionnement optimal.

Créé en I964, la Sogara traite en moyenne un million de tonnes de brut par an, ce qui est insuffisant pour couvrir la demande de carburant. Du coup, elle importe l’excédent nécessaire. Mais en raison de ses difficultés financières, elle peine à tenir ses engagements, ce qui affecte la disponibilité des produits dans les stations-service. Selon les données officielles, la Sogara a enregistré 20 milliards FCFA de pertes nettes en 20I9, ainsi qu’une baisse de son chiffre d’affaires, et une baisse continue des volumes de pétrole traité.

« L’idée de Sogapec est intéressante car elle complètera les capacités de Sogara (…) Nous pensons que c’est un projet qui pourrait nous intéresser. Il y a des aspects financiers intéressants qui ne sont pas négligeables », a conclu Marcel Abeke.