Corruption en Afrique du Sud : McKinsey condamné à une amende de 123 Millions USD

Le géant américain du conseil, McKinsey & Company, vient de subir un coup dur. Sa filiale africaine, McKinsey Africa va payer 123 millions de dollars aux États-Unis pour mettre un terme à une enquête sur des pots-de-vin versés à des responsables sud-africains pour obtenir des contrats de conseil lucratifs. L’annonce publiée le jeudi 5 décembre 2024 par le ministère américain de la Justice est tombée tel un couperet.

« McKinsey Africa a soudoyé des fonctionnaires sud-africains afin d’obtenir des contrats de conseil lucratifs qui ont généré des dizaines de millions de dollars de bénéfices », a déclaré Nicole Argentieri, responsable de la division criminelle du ministère de la Justice américaine. La filiale africaine du cabinet américain a, en effet, été accusée d’avoir versé des pots-de-vin à des responsables de Transnet Ltd, l’entreprise publique sud-africaine qui gère les ports, les voies ferrées et les pipelines, et d’Eskom Holdings Ltd, l’entreprise énergétique publique.

« McKinsey Africa a participé pendant des années à un système visant à corrompre des fonctionnaires du gouvernement en Afrique du Sud… qui a rapporté à McKinsey Africa et à sa société mère McKinsey and Company environ 85 millions de dollars de bénéfices ». Sur l’amende pénale de 122,8 millions de dollars que l’auditeur a accepté de payer, une partie sera versée à l’Afrique du Sud, apprend-on.

Ce n’est pas la première fois qu’une multinationale de l’audit et du conseil est éclaboussée par des affaires de corruption en Afrique. En 2017, le cabinet KPMG a été impliqué dans le scandale de Guptaleaks, du nom de la fuite de documents concernant la famille Gupta en Afrique du Sud, exposée par le amaBhungane Center for Investigative Journalism. La famille Gupta avait été accusée d’utiliser leur amitié avec le président Jacob Zuma pour manipuler les nominations ministérielles et les contrats d’État en faveur de leurs entreprises.

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