Blocage d’Internet : l’Afrique subsaharienne a perdu 100 milliards FCFA en 2024

L’année dernière, les blocages d’Internet imposés par les autorités ont occasionné 1,56 milliard USD de pertes au total (près de 100 milliards FCFA) pour les économies d’Afrique subsaharienne, selon la plateforme spécialisée britannique Top10Vpn. Ce montant est néanmoins en recul de 10,34 % par rapport à 2023, où il s’était établi à 1,74 milliard USD selon la même source.

Internet a été coupé en Afrique subsaharienne sur une durée cumulée de 32 938 heures, affectant ainsi 111,2 millions d’internautes. « L’Asie et l’Afrique subsaharienne ont connu environ 10 fois plus d’heures de coupures d’Internet que les autres régions les plus touchées », précise Top10Vpn.

Le Soudan, en guerre depuis plusieurs années, est le pays le plus touché avec des pertes estimées à 1,12 milliard USD, soit environ 72 % des pertes totales de la région en 2024. Le pays a cumulé 12 707 heures de coupure d’Internet, ce qui a affecté 23,4 millions d’internautes. Il apparaît au 3ᵉ rang mondial de cette liste, derrière le Pakistan (1,62 milliard USD) et la Birmanie (1,58 milliard USD).

L’Éthiopie (211,2 millions USD) et le Kenya (75 millions USD) sont 2ᵉ et 3ᵉ en Afrique subsaharienne. Ils ont coupé Internet pendant respectivement 4 680 heures, affectant 3,3 millions d’internautes, et 511 heures, affectant 22,7 millions d’internautes. Suivent la Guinée (60,9 millions USD), la Mauritanie (45,1 millions USD), le Sénégal (15,4 millions USD), le Mozambique (14,6 millions USD), le Tchad (3,8 millions USD), Maurice (2,1 millions USD), la Tanzanie (1,4 million USD), la Guinée équatoriale (500 000 USD) et les Comores (200 000 USD).

Selon Ecofin, ces blocages surviennent généralement dans des contextes de conflits armés ou de contestations populaires. Les examens, les élections et le contrôle de l’information sont les autres raisons avancées par les autorités pour restreindre l’accès à Internet. Pour exécuter cette mesure, les fournisseurs d’accès procèdent par arrêt du réseau, manipulation du protocole BGP (Border Gateway Protocol), blocage d’adresses IP ou encore filtrage du système de nom de domaine.

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