Numérisation et partenariats public-privé : catalyseurs de la relance économique au Gabon

Le Gabon amorce une phase cruciale de sa transformation. Après des années de croissance modérée (avoisinant les 3 %), le numérique apparaît désormais comme un vecteur déterminant pour relancer l’économie. C’est en tout cas la vision portée par Mark-Alexandre Doumba, ministre de l’Économie numérique, qui s’est exprimé en marge de l’Africa CEO Forum tenu récemment en Côte d’Ivoire.

Selon lui, la productivité insuffisante qui freine le développement du pays pourrait être surmontée en agissant sur trois leviers prioritaires : la digitalisation des services administratifs, la modernisation des systèmes de paiement et l’accompagnement des entreprises vers la transition numérique.

« Digitaliser nos procédures et nos outils de production, c’est gagner en efficacité et en rapidité. Or l’économie contemporaine repose sur la vélocité. Une administration modernisée offrira aux citoyens des services plus rapides, tandis que les entreprises, dotées d’outils numériques, verront leur compétitivité renforcée. Nous sommes à l’aube de la quatrième révolution industrielle. L’Afrique – et le Gabon avec elle – a laissé passer les trois premières. Il ne faut pas manquer celle-ci », a-t-il averti.

Un enjeu de taille reste toutefois à trancher : la régulation de l’intelligence artificielle et des technologies émergentes. Le dilemme porte sur le choix entre un cadre rigoureux de protection des données et une approche plus souple, propice à l’investissement. « La régulation devra accompagner et non freiner le développement. Elle sera calibrée pour favoriser les investissements dans le numérique », a indiqué le ministre.

Des PPP pour accélérer la mutation digitale

Mais cette transition ne pourra s’opérer sans une synergie forte entre le secteur public – contraint par des marges budgétaires étroites et un endettement élevé – et les acteurs privés, mieux dotés en ressources et en compétences.

« Le secteur privé démontre un appétit croissant pour l’innovation et possède les moyens de ses ambitions. D’où la nécessité urgente de bâtir un nouveau pacte entre l’État et les entreprises, à travers des partenariats public-privé ciblés, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle et des technologies innovantes », plaide le ministre, lui-même issu de l’écosystème numérique.