Fuite des capitaux : l’Afrique voit s’échapper 587 milliards $ chaque année

L’Afrique, en quête de financements pour son développement, subit pourtant une fuite massive de capitaux estimée à 587 milliards de dollars par an, selon le professeur Kevin Chika Urama, vice-président de la Banque Africaine de Développement (BAD). Ces chiffres, basés sur les données de 2022, ont été révélés lors de la présentation des perspectives économiques 2025.

A titre de comparaison, ce montant représente 65 ans de budget de l’Union africaine, ou encore 2,5 fois le PIB du Nigeria, qui etait d’environ 187 milliards de dollars en 2024. Assez pour financer des infrastructures essentielles telles que les routes, les hôpitaux, les universités et réseaux énergétiques sur tout le continent, et contribuer à sa transformation économique.

Les principales sources de fuite des capitaux

Selon la BAD, plusieurs facteurs expliquent cette hémorragie financière, dont une perception exagérée du risque qui entraîne des primes supplémentaires de 79 milliards $, des flux financiers illicites, notamment la manipulation des prix dans les transactions internationales, représentant 90 milliards $. Cependant, les sources de fuites de capitaux les plus importantes sont
laa corruption, qui siphonne 148 milliards $, et les transferts irréguliers de bénéfices par les multinationales, qui exportent jusqu’à 275 milliards $.

Le continent africain demeure ainsi le créancier net d’un monde qui influence ses prix de consommation et la valeur de ses monnaies, mais dans lequel son accès au marché des capitaux pour financer sa souveraineté économique est restreint de manière peu justifiée, a déploré le responsable de la BAD.