Mines : le président gabonais durcit le ton contre l’orpaillage illégal
- Le corporate
- 10 octobre 2025
- Editorial
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Au Palais du Bord de Mer le 8 octobre 2025,le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a sévèrement recadré les opérateurs du secteur aurifère gabonais.
Le Président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a tenu une réunion stratégique avec les opérateurs économiques du secteur minier aurifère, ce 8 octobre au Palais du Bord de Mer. Cette rencontre visait à encadrer une filière fragilisée par l’orpaillage artisanal illégal, source de pertes économiques considérables et de graves dégradation environnementales.
Dans un souci d’instaurer la transparence et une bonne gouvernance dans la gestion des ressources naturelles, le Chef de l’État a rappelé sa décision fondamentale : toutes les recettes minières doivent être inscrites au budget de l’État afin que les bénéfices profitent pleinement à la Nation. Face à la recrudescence de l’exploitation illégale, le Président a instruit le Gouvernement de renforcer le cadre réglementaire et d’organiser des missions de contrôle intensives sur le terrain.
Les mesures phares envisagées pour reprendre le contrôle de la filière sont : « la mise en place d’un programme de surveillance satellitaire, la fin de l’exploitation artisanale, le retrait des permis non conformes, la création d’une grille du coût de l’or, et l’instauration d’un raffinage obligatoire sur le territoire national », rapporte le ministère gabonais des Mines et des Ressources géologiques.
Enjeux des mesures annoncées
Dans le détail, la mise en place d’un programme de surveillance satellitaire s’annonce bénéfique pour le Gabon. C’est une mesure de haute technologie pour renforcer la souveraineté territoriale. Le Gabon, avec son vaste couvert forestier, utilise déjà la surveillance satellitaire pour le suivi environnemental. Son application au secteur minier permet de localiser en temps réel les sites d’orpaillage clandestin et d’organiser des interventions ciblées. Cela rend la dissimulation d’activités illégales beaucoup plus difficile.
Par ailleurs, L’exploitation artisanale, souvent pratiquée sans encadrement ni technologie adéquate, est le principal vecteur de l’orpaillage illégal et de l’utilisation de produits toxiques comme le mercure et le cyanure. Cette mesure vise à éradiquer l’anarchie et les destructions environnementales qui en découlent, en favorisant une transition vers un modèle d’exploitation plus industriel et contrôlé (ou au moins strictement encadré).
Le retrait des permis non conformes, pour sa part, est un signal politique fort en faveur de la bonne gouvernance. Il vise à assainir le secteur en ciblant les entreprises ou individus détenant des titres d’exploitation sans respecter les clauses (environnementales, financières ou sociales). Cette action s’inscrit directement dans la lutte contre la corruption. Enfin , la création d’une grille du coût de l’or établit une référence nationale et officielle pour l’achat de l’or. Son but est de mettre fin à l’opacité des transactions et d’éviter que l’or ne soit sous-évalué et revendu à l’étranger à des prix beaucoup plus élevés. Elle permet à l’État d’exercer un meilleur contrôle fiscal et d’optimiser les redevances minières.



