L’Etat gabonais lance une opération de règlement de sa dette aux entreprises

Le ministère gabonais de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la lutte contre la vie chère, a engagé une nouvelle opération d’assainissement de la dette publique. Dans un communiqué lu par le secrétaire général du ministère, Guy Nazaire Samba, la semaine écoulée, le ministre d’État Henri-Claude Oyima a invité « tous les opérateurs économiques à déposer leurs ordonnances en instance de règlement au Trésor au plus tard le 30 septembre 2025».

‎Cette opération concerne les créances issues des exercices 2022, 2023, 2024 et 2025. À son arrivée à la tête du ministère, Henri-Claude Oyima a constaté « un stock important de dettes accumulées sur plusieurs exercices », a indiqué le secrétaire général. Les entreprises concernées devront cependant fournir un dossier complet comprenant les conventions de marché, bons de commande, factures certifiées « services faits », déclarations fiscales et sociales (CNSS, CNAMGS), ainsi que les procès-verbaux et bons de livraison. « Le ministre de l’État veut s’assurer que cette dette s’accompagne bien des prestations réalisées au profit de l’État », a-t-il précisé.

‎Et d’ajouter : « Tout engagement ayant abouti à toutes les procédures budgétaires doit impérativement faire l’objet d’un règlement au Trésor dans les délais prescrits par la loi, c’est-à-dire pas plus de 90 jours. »

‎Henri-Claude Oyima a identifié trois objectifs à cette opération : solder les arriérés accumulés, éviter de nouvelles tensions de trésorerie lors de l’exécution de la loi de finances 2026, et restaurer la crédibilité de la signature de l’État.

‎Selon les données officielles publiées en février 2025, la dette intérieure du Gabon s’élèvait à 2 196 milliards de FCFA, dont près de 78 % sont concentrés sur la période 2025-2027. Cette accumulation d’arriérés a longtemps fragilisé les entreprises prestataires de l’État, limité leur capacité d’investissement et pesé sur l’emploi. Le gouvernement espère que cette opération de régularisation permettra d’« impulser un impact positif pour le climat des affaires ».

‎Et même si le communiqué ne le mentionne pas explicitement, cette opération permettra également à l’État, comme lors de la précédente task force menée durant la Transition, de réévaluer la réalité des ces créances, en identifiant ce qui doit réellement être payé ou pas.

‎Quoi qu’il en soit, si le gouvernement parvient à respecter cet engagement, cette initiative pourrait constituer un signal fort de discipline budgétaire et de volonté de relance économique. Mais elle reste suspendue à la capacité de l’État à mobiliser les ressources nécessaires pour honorer cette dette dans les délais annoncés, tempèrent cependant plusieurs observateurs.