Tata Motors s’offre Iveco : une opération à 5,5 milliards d’euros qui redessine le paysage des véhicules utilitaires

Turin / Mumbai – Octobre 2025

L’indien Tata Motors a conclu un accord stratégique pour l’acquisition des activités civiles du constructeur italien Iveco, dans une opération évaluée à 3,8 milliards d’euros, hors division défense. Cette dernière sera cédée séparément au groupe Leonardo pour 1,7 milliard d’euros, portant la valeur totale de la transaction à 5,5 milliards d’euros.

Une consolidation mondiale du segment utilitaire

Avec cette acquisition, Tata Motors ambitionne de créer un géant mondial du véhicule utilitaire, capable de vendre plus de 540 000 unités par an et de générer un chiffre d’affaires combiné de 22 milliards d’euros. La répartition géographique cible : 50 % en Europe, 35 % en Inde, et 15 % dans les Amériques et en Asie.

Le rachat s’effectue via une offre publique d’achat volontaire à 14,1 euros par action, recommandée par le conseil d’administration d’Iveco et soutenue par Exor, la holding de la famille Agnelli, qui détenait 27 % du capital et 43 % des droits de vote.

Maintien industriel et ambitions technologiques

Tata Motors s’est engagé à préserver l’identité industrielle d’Iveco : le siège social restera à Turin, aucune fermeture d’usine n’est prévue, et les droits des salariés seront maintenus pendant deux ans. Le groupe indien mettra également la main sur les capacités technologiques d’Iveco dans les domaines du transport durable et de l’innovation zéro émission.

Olof Persson, PDG d’Iveco, a salué une opération qui « libère notre potentiel industriel et renforce notre présence sur les marchés clés ». Natarajan Chandrasekaran, président de Tata Motors, y voit « une étape logique » dans la stratégie mondiale du groupe, déjà propriétaire de Jaguar Land Rover.

Exor réoriente son portefeuille

Pour Exor, cette cession s’inscrit dans une stratégie de réallocation d’actifs. La holding a annoncé que l’opération devrait générer 1,5 milliard d’euros de liquidités en 2026, renforçant une trésorerie qui pourrait dépasser les 4 milliards d’euros. Malgré une perte semestrielle de 624 millions d’euros, Exor affirme être « bien positionné pour saisir d’importantes opportunités d’investissement ».