IDE : le Gabon conserve le leadership sous-régional, le Tchad pousse

Le Gabon s’impose à nouveau comme le principal récipiendaire d’investissements directs étrangers (IDE) au sein de la CEMAC en 2024, selon le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Le pays a attiré 1,14 milliard de dollars, un volume stable malgré une légère contraction de 0,5 % par rapport à l’année précédente.

Cette performance repose principalement sur des investissements orientés vers les secteurs minier, pétrolier, gazier et forestier. Toutefois, la baisse des flux en provenance de la France passés de 790 millions à 182,3 millions de dollars sur trois ans a affecté la tendance. Pour y remédier et redynamiser l’attractivité du pays, le gouvernement gabonais a adopté en mars dernier un projet de loi visant à moderniser le cadre juridique de l’investissement, avec à la clé des régimes incitatifs fiscaux et douaniers.

Derrière le Gabon, le Tchad crée la surprise. Avec un total de 1 milliard de dollars d’IDE en 2024, le pays enregistre une progression remarquable de 66 %. Cette percée, inédite à l’échelle sous-régionale, propulse le Tchad au deuxième rang des pays de la CEMAC en matière d’attractivité des capitaux étrangers, devançant désormais le Cameroun.

Ce résultat s’explique par la relance de projets structurants dans les domaines du pétrole, des infrastructures, des télécommunications et des services financiers. Il témoigne également d’un regain de confiance des investisseurs internationaux dans les perspectives économiques du pays, malgré les défis sécuritaires et structurels persistants. Le Tchad rejoint ainsi le cercle des économies africaines les plus dynamiques en matière d’IDE, aux côtés de la Côte d’Ivoire, du Maroc, de l’Égypte, de la Guinée et du Mozambique.

Le Cameroun, longtemps moteur de l’attractivité régionale, rétrograde à la troisième position avec 925 millions de dollars d’IDE. Il enregistre toutefois une hausse de près de 16 %, rompant ainsi avec deux années de repli consécutif.
Dans l’ensemble, les six pays de la CEMAC — Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad — ont cumulé 3,9 milliards de dollars d’IDE en 2024, soit une progression de 6,8 % sur un an. Cette dynamique, bien que positive, reste inférieure à celle enregistrée par l’UEMOA, qui a attiré 7,7 milliards de dollars, notamment grâce à la Côte d’Ivoire (3,8 milliards) et au Sénégal (2 milliards).

Les IDE vers la région proviennent en majorité de pays européens, en particulier des Pays-Bas, de la France, du Royaume-Uni, de l’Italie et de l’Allemagne, qui représentent ensemble environ 80 % des flux. D’autres puissances économiques comme Singapour, la Chine, l’Inde ou encore les États-Unis figurent également parmi les contributeurs.

À l’échelle continentale, la hausse des investissements est portée par de grands projets dans les domaines de l’énergie et des infrastructures de transport, confirmant l’intérêt croissant des acteurs internationaux pour le potentiel économique africain.