
Cameroun : l’État autorise un emprunt de 200 milliards FCFA pour soulager sa trésorerie
- Le corporate
- 10 juin 2025
- Editorial
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Le président camerounais, Paul Biya, a signé un décret autorisant le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, à mobiliser jusqu’à 200 milliards de FCFA sur le marché international des capitaux. Selon le texte présidentiel, cette levée de fonds servira à financer « les opérations de trésorerie de l’exercice 2025 ».
Bien que le décret reste vague dans sa formulation, les observateurs s’accordent à dire que cette opération vise essentiellement à réduire le poids de la dette intérieure de l’État, notamment les restes à payer (RAP) dus aux fournisseurs et prestataires, en attente de règlement depuis plus de trois mois au Trésor public.
Cette analyse est renforcée par les recommandations du Fonds monétaire international (FMI) lors de sa mission au Cameroun du 30 avril au 8 mai 2025. L’institution de Bretton Woods avait alors encouragé les autorités camerounaises à contracter un nouvel emprunt extérieur en vue de résorber les arriérés accumulés au niveau du Trésor.
Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), qui gère la dette publique du pays, les RAP s’élevaient à 215,8 milliards de FCFA au 31 mars 2025. Un montant qui coïncide presque avec l’enveloppe que le gouvernement prévoit aujourd’hui de lever, ce qui accrédite l’hypothèse d’une affectation prioritaire à l’apurement de ces créances internes.
Ce n’est pas la première fois que le Cameroun opte pour cette stratégie. En juillet 2024, le pays avait déjà contracté un prêt de 323,9 milliards de FCFA auprès de Citi Group, également destiné à régler une partie de sa dette intérieure. Toutefois, la CAA prévient que l’opération de cette année pourrait se dérouler dans un contexte financier international plus tendu, avec des conditions de financement moins avantageuses.
En définitive, si l’État camerounais cherche à préserver sa crédibilité financière et à stimuler l’économie locale par le paiement de ses fournisseurs, cette nouvelle sortie sur le marché international confirme une dépendance croissante aux financements extérieurs pour faire face aux tensions de trésorerie.