Fiscalité : le Gabon aux trousses de 803,7 milliards de FCFA d’impayés dus par les opérateurs économiques
- Le corporate
- 14 octobre 2025
- Editorial
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Le gouvernement annonce une série d’actions parmi lesquelles, un audit exhaustif des créances pour établir une situation financière consolidée et fiable.
Le gouvernement gabonais, résolument engagé dans la restauration de la discipline budgétaire, a franchi une étape décisive dans l’assainissement de ses comptes. Le ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, Monsieur Henri-Claude Oyima, a rendu publique le 14 octobre 2025, les résultats d’une opération structurée de recouvrement des créances fiscales impayées, les fameux « Restes à Recouvrer » (RAR), dues par les opérateurs économiques.
L’enjeu est colossal : l’État a identifié un montant total d’environ 803,8 milliards de FCFA d’impayés, une somme vitale pour les finances publiques. Cette opération a permis d’identifier des créances de 530,9 milliards de FCFA en 2023 et 272,8 milliards de FCFA en 2024. L’initiative, menée en étroite collaboration avec une Task Force, vise non seulement à récupérer ces fonds, mais aussi à renforcer structurellement l’administration. Elle s’inscrit dans une triple logique de transparence, de sécurisation des recettes et d’optimisation des performances de l’administration fiscale.
Pour atteindre son objectif sans déstabiliser le secteur privé, le gouvernement a articulé sa démarche autour de deux étapes clés. La première action consiste en un audit exhaustif des créances. L’objectif est d’établir une situation financière consolidée, fiable et partagée, c’est-à-dire reconnue de manière équitable par l’État et par les opérateurs économiques concernés. L’étape suivante prévoit la création d’un groupe de travail dédié et autonome. Ce groupe aura pour mission de formuler un plan d’apurement (remboursement) réaliste et gradué (échelonné dans le temps). Le Ministre Oyima a insisté sur la nécessité de « concilier la soutenabilité » économique des entreprises avec les « exigences de redressement des finances publiques » du Gabon.
La réussite de ce recouvrement semble essentielle, non seulement pour renforcer la collecte des recettes mais aussi pour envoyer un signal fort aux institutions internationales de la détermination du Gabon à restaurer l’ordre et l’efficacité de sa gestion financière.



