Dette publique : au Gabon, le FMI prévoit désormais 82 % du PIB en 2026, largement au-dessus de la norme CEMAC

Alors que le Gabon table sur un taux de croissance ambitieux de 7,9%, le FMI maintient ses prévisions à un niveau plus prudent de 2,6%. Plus alarmant, l’institution de Bretton Woods a relevé de 2,8 points. Cette révision à la hausse signifie que le FMI anticipe désormais un taux d’endettement bien supérieur qui évoluerait plus rapidement que le PIB et plaçant le pays en forte pression financière. 

Le Fonds monétaire international (FMI)tire la sonnette d’alarme sur la trajectoire de la dette du Gabon pour 2026.Dans son dernier rapport sur les  »Perspectives économiques régionales/Afrique subsaharienne », l’institution de Bretton Woods projette un taux d’endettement (ratio dette/PIB) de 82% du PIB en 2026. Ce chiffre, en hausse de 2,8 points par rapport à la prévision d’avril (79,2%), place le Gabon très largement au-dessus de la norme CEMAC de 70%.

Ce risque de surendettement est directement lié au faible niveau de croissance économique anticipé par le FMI, maintenu à 2,6 % pour 2026. Ce taux prudent est près de trois fois inférieur à l’ambition du gouvernement gabonais, qui table sur un bond spectaculaire à 7,9 % dans son projet de loi de finances.

Les réserves du FMI font écho à l’analyse critique publiée le 3 octobre par l’agence de notation Fitch Ratings, qui craignait une situation de « surendettement » face à un budget 2026 jugé  »irréaliste », prévoyant une explosion des dépenses, notamment d’investissement. Les prévisions du FMI (et d’autres institutions comme la BAD et la Banque Mondiale)sont en contradiction totale avec les objectifs de Libreville qui prévoit que le ratio dette/PIB se stabiliserait autour de 55 % en 2026.

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Malgré l’engagement affiché, le  »Tableau de bord de économie »’ du ministère de l’Economie et des Finances révèle une fragilité : si le taux d’endettement a été un critère multilatéral respecté entre 2022 et 2024 (autour de 56-60% du PIB), le pays n’a pas satisfait au critère de non-accumulation d’arriérés de paiement en 2024, accumulant des retards tant sur le plan extérieur qu’intérieur. A noter qu’en 2024, le stock de la dette publique du Gabon est ressorti à 7133,2 milliards de FCFA, en hausse de 0,7%par rapport à 2023.