Marchés financiers africains : l’Afrique du Sud en tête, le Gabon hors des radars

‎L’Afrique du Sud, Maurice et l’Ouganda occupent les trois premières places du classement 2025 des marchés financiers africains les plus développés, selon le rapport d’Absa Group et du Forum officiel des institutions monétaires et financières (OMFIF) publié la semaine écoulée.

‎Intitulé Absa Africa Financial Markets Index 2025, ce rapport évalue les performances de 29 pays africains à partir de six critères : profondeur du marché, accès aux devises étrangères, transparence réglementaire, développement des fonds de pension, environnement macroéconomique et solidité juridique.

‎Avec un score global de 86 points sur 100,  l’Afrique du Sud conserve la première place, malgré un contexte économique difficile. Elle domine quatre des six catégories, notamment les normes juridiques (100 points) et la profondeur du marché (98 points). Maurice se maintient au deuxième rang avec 76 points, tandis que l’Ouganda progresse à la troisième place avec 66 points, devançant le Nigeria, désormais quatrième avec 65 points. La Namibie se classe cinquième, suivie du Botswana, et du Ghana. Le Rwanda se hisse à la huitième position avec 59 points, enregistrant la plus forte progression annuelle (+8 points).

‎En Afrique centrale, seuls deux pays figurent dans le classement. La République démocratique du Congo (RDC) atteint la treizième position, grâce à une progression notable de ses indicateurs de transparence et d’accès aux devises. Le Cameroun, quant à lui, recule à la vingt-deuxième place avec un score de 43 points, enregistrant la plus forte baisse de l’année (-3 points). Les autres pays de la sous-région — Gabon, Tchad, République centrafricaine, Guinée équatoriale, Congo-Brazzaville, Sao Tomé-et-Principe — sont absents du classement.

‎27e en 2022, le Gabon ne figure plus dans l’échantillon des pays évalués depuis l’édition 2023. Ce qui suggère une absence de données consolidées, et des indicateurs de marché jugés trop faibles pour permettre une comparaison régionale.

‎Plus globalement, ce classement met en évidence le retard structurel de l’Afrique centrale dans le développement de ses marchés financiers, en comparaison avec l’Afrique australe, de l’Est ou de l’Ouest. Ces régions disposent par exemple de bourses bien plus actives, ce qui favorise une certaine transparence des données financières, et l’adoption de standards plus proches des normes internationales. 

‎Pour rappel, le marché financier est un espace — physique ou virtuel — où s’échangent des instruments financiers comme les actions, obligations, devises ou produits dérivés. Dynamique et bien régulé, il est souvent perçu comme un signe de maturité économique. Il est différent de la richesse d’un pays, ou même de son attractivité, qui désigne sa capacité à attirer les investissements étrangers.