
Industrialisation minière : Le Gabon enclenche un plan à 15 000 milliards FCFA
- Le corporate
- 6 juillet 2025
- Editorial
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Faisant le compte rendu de la moisson d’Abuja, où le Gabon a récemment obtenu 1712 milliards FCFA de financement d’Afreximbank pour l’industrialisation du secteur minier (dont 112 milliards consacrés au renforcement énergétique), le ministre des Mines et des Ressources géologiques, Gilles NEMBÉ, a précisé au cours d’une interview accordée à la télévision gabonaise qu’il ne s’agissait là que d’un « apport initial », tant la « pleine exécution » de tous ces projets est estimée à 15 000 milliards de francs CFA.
« Le Gabon s’est engagé à ne plus exporter de minerais bruts. Tous devront être transformés localement (…) Pour la pleine exécution de tous les projets, nous estimons le besoin global à 15 000 milliards de francs CFA.
Cette enveloppe servira à développer les infrastructures minières, et accompagner la transformation locale du manganèse et d’autres minerais (…) Trois projets structurants ont été retenus, dont le port en eau profonde de Mayumba, la centrale hydroélectrique de Booué, et le chemin de fer Bélinga–Booué–Mayumba », a indiqué le membre du gouvernement.
Sur les capacités du Gabon à mobiliser ces financements, le ministre s’est voulu rassurant : « Nous disposons aujourd’hui d’études de faisabilité avancées. Nous savons, par segment, ce que coûteront les différents projets. Comment le Gabon peut-il se payer cela ? Prenons l’exemple du chemin de fer que nous prévoyons pour un volume de 100 millions de tonnes. La tonne de fer étant cotée à environ 100 dollars, cela représente 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Selon notre code minier, l’État gabonais perçoit au minimum 10 % des productions. Cela représente donc 1 milliard de dollars par an. Sur 25 ans — période d’amortissement estimée — cela représente 25 milliards de dollars (15 milliards FCFA NDLR). C’est exactement le coût total du projet. Donc, oui, le Gabon peut se payer ses infrastructures sans recourir à l’endettement, tout en maintenant un niveau de vie élevé ».
Mais au-delà du coût qui peut paraître élevé, Gilles NEMBÉ appelle à se focaliser sur l’apport de ces projets à venir. « Ces projets génèreront du développement, près de 65 mille emplois, des infrastructures (autoroutes, lignes électriques, fibres optiques, etc) ».