Gabon/Vie chère : Allègement des taxes sur les produits de base, mais le défi demeure

Alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter au Gabon, impactant le logement, les transports et l’alimentation, le gouvernement a adopté, lors du dernier Conseil des ministres, l’arrêté n°0646/PM du 17 octobre 2024. Ce texte prévoit, pour une durée de six mois, la suspension des droits et taxes à l’importation sur une sélection de produits alimentaires de première nécessité.

Cette mesure, inscrite dans le cadre de la lutte contre la vie chère, s’appliquera dans les communes de Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum. Elle bénéficiera exclusivement aux opérateurs économiques titulaires de l’Agrément Vie Chère.

Dans le même esprit, la note gouvernementale précise que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est également suspendue sur certaines opérations de production et de vente de matériaux de construction, dans le but de réduire les charges supportées par les ménages.

Pour une transformation structurelle durable

Si ces allègements fiscaux offrent un répit à court terme aux foyers gabonais, nombre d’analystes plaident pour des réponses plus structurelles, en particulier dans le secteur alimentaire. Selon eux, seule une stratégie de long terme permettrait de sortir de la dépendance actuelle.

En ce sens, plusieurs initiatives ont vu le jour depuis la Transition, sous l’impulsion du président Brice Clotaire Oligui Nguéma. Parmi elles : la création de la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon, la distribution d’outils mécanisés aux agriculteurs, l’introduction de mille têtes de bétail en provenance du Brésil pour stimuler l’élevage et la production laitière, la mise en place d’une banque dédiée au financement des entrepreneurs, ou encore l’interdiction prochaine des importations de poulet.

Il revient désormais à l’administration d’accélérer la mise en œuvre de ces dispositifs, afin de consolider la souveraineté alimentaire du pays.