
Exonérations fiscales : l’État gabonais serre la vis pour sauver l’économie
- Le corporate
- 23 juin 2025
- Editorial
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Historiquement mobilisées comme instruments d’encouragement à l’investissement, souvent sans encadrement optimal , les exonérations fiscales sont désormais dans le viseur des nouvelles autorités gabonaises, notamment les dérogations mal encadrées.
Réuni en Conseil des ministres le 20 juin 2025, l’exécutif a entériné une série de mesures destinées à mettre fin à ces « dérives fiscales » préjudiciables à l’économie nationale. Selon le communiqué, les pertes cumulées sur les trois dernières années s’élèveraient à plus de 1 000 milliards de francs CFA, répartis entre 682,67 milliards issus de la fiscalité intérieure et 376,55 milliards liés à la fiscalité de porte.
Pour inverser cette tendance, le président Brice Clotaire Oligui Nguéma a ordonné une opération de rationalisation des dispositifs fiscaux dérogatoires, articulée autour de trois axes : la suspension immédiate, à titre conservatoire, de toute nouvelle exonération pour une durée de trois mois ; le lancement d’un audit complet de performance et de pertinence de l’ensemble des régimes fiscaux et douaniers dérogatoires ; et la réforme des critères d’éligibilité à ces régimes, fondée sur la transparence, l’équité et un impact économique mesurable.
Cette initiative, conclut le communiqué final du Conseil des ministres, s’inscrit dans la trajectoire de redressement de la Ve République. Elle vise à restaurer la justice fiscale, sécuriser les recettes publiques et éliminer les privilèges « inefficaces » accordés à certains secteurs économiques au détriment de l’intérêt général.