Gabon/Fourniture d’eau et d’électricité : le pari de la scission de la SEEG
- Le corporate
- 4 mai 2025
- Dossier spécial
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Dans son projet de société, le président élu du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguéma, envisage une réforme majeure pour améliorer l’approvisionnement en eau et en électricité dans le pays. Il s’agit de scinder la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) en deux entités distinctes, afin de créer une société des Eaux et une société d’Électricité, chacune disposant de sa propre direction, d’un conseil d’administration, d’un budget et de ressources humaines spécifiques.
Selon lui, cette séparation juridique et administrative, déjà mise en œuvre dans de nombreux pays, permettrait d’optimiser l’accès à ces services essentiels. Les infrastructures (stations d’eau, barrages, etc.) seraient alors affectées en fonction de leur usage, tandis que les ingénieurs et techniciens spécialisés intégreraient l’entité correspondant à leur domaine d’expertise.
Les objectifs de cette réforme sont ambitieux : renforcer la transparence dans la gestion des fonds, spécialiser les compétences techniques et accélérer la résolution des pannes d’eau et des coupures de courant qui affectent particulièrement les populations urbaines. Par ailleurs, cette restructuration pourrait ouvrir la voie à la concurrence et favoriser des partenariats ciblés.
Il va sans dire qu’au vu de la qualité médiocre des services actuellement fournis par la SEEG et des ambitions affichées, une telle réforme serait vivement souhaitable.
Cependant, plusieurs défis importants se profilent. Tout d’abord, la scission doit être précédée d’un recouvrement efficace de la dette de la SEEG, estimée en 2023 à 250 milliards FCFA (dont 72 milliards imputables à l’État), ces fonds pouvant être réorientés vers l’investissement. Ensuite, le coût de la transition, la coordination entre les deux nouvelles sociétés et les risques sociaux notamment les licenciements et les grèves constituent autant de défis épineux. Si ces enjeux sont préalablement pris en compte, cette réforme pourrait conduire à une véritable optimisation des services de l’eau et de l’électricité dans le pays.
