Cameroun : l’État rachète 58 % des parts de Société Générale Cameroun
- Le corporate
- 17 juillet 2025
- Editorial
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L’État du Cameroun a officiellement décidé de racheter l’intégralité des 58,08 % des actions détenues par le groupe Société Générale dans sa filiale locale, Société Générale Cameroun, exerçant ainsi son droit de préemption prévu par l’article 10.2 des statuts de la banque. Cette acquisition porte la participation de l’État à 83,68 % du capital, consolidant ainsi sa position de principal actionnaire. L’opération, initiée par le ministre des Finances Louis Paul Motaze, reste soumise à l’approbation de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC)
Le gouvernement a proposé une enveloppe de 122,64 milliards FCFA (191,6 millions USD) pour cette transaction. Selon le ministre Motaze, de longues négociations ont été menées pour garantir la pérennité des activités de la banque, tout en protégeant les intérêts des clients, partenaires et employés. L’État s’engage à maintenir de hauts standards de gouvernance, de transparence et de performance, tout en envisageant une future ouverture du capital à d’autres partenaires stratégiques.
Pour le groupe Société Générale, basé en France, cette cession d’actifs en Afrique, et notamment au Cameroun, devrait améliorer son ratio CET1 de près de 6 points de base, un élément positif pour la santé réglementaire du groupe à la fin de l’année 2025.
En reprenant le contrôle de la banque, l’État cherche à renforcer l’inclusion financière, particulièrement dans les zones rurales et les PME, souvent délaissées par les établissements à capitaux totalement étrangers. Certains observateurs saluent ce choix comme une opportunité de souveraineté économique, tandis que d’autres expriment des inquiétudes sur les risques d’interférence politique dans la gestion bancaire.



