Accès à la propriété : Le pari ambitieux d’Oligui Nguéma pour le Gabon

Le troisième pilier du projet de société du président élu incarne une ambition de transformation profonde pour le Gabon, en plaçant le développement des logements au cœur de sa stratégie. Face à une urbanisation rapide et à un déficit de logements préoccupant estimé à 250 000 unités, le président élu s’engage à repenser l’accès à la propriété, dans la continuité des actions déjà entreprises depuis le début de la Transition, telles que les états généraux sur l’habitat tenus l’an dernier à Libreville.

Il projette ainsi de réformer la politique foncière pour simplifier les procédures d’acquisition des titres, renforcer la transparence et lutter contre la spéculation immobilière.

« Le développement harmonieux des villes nécessite une gestion stratégique des réserves foncières. Il s’agira d’identifier et de viabiliser des terrains pour la construction de logements sociaux et d’établir un plan directeur d’urbanisme favorisant un équilibre entre les logements, les équipements publics, les espaces verts et les autres fonctions essentielles à l’habitat », précise le projet de société.

Concernant spécifiquement le programme de logements pour tous, le président élu précise : « Ma vision est de mettre en place un programme national de logements sociaux destiné aux ménages à revenus faibles et intermédiaires. Ce programme reposera sur des partenariats public-privé (PPP), l’incitation à l’investissement immobilier et la promotion de matériaux de construction locaux pour réduire les coûts. »

Les premières mesures concrètes de cette vision n’ont pas tardé à se concrétiser, comme en témoigne la distribution de 500 parcelles titrées dans la zone d’Igoumié il y a quelques mois, avec l’annonce prochaine de 1 000 parcelles supplémentaires.

D’autres projets incluent la construction de 1 000 logements pour les Forces de Défense et de Sécurité, avec des perspectives d’étendre le projet à l’ensemble des fonctionnaires grâce à la prime de logement. C’est d’ailleurs une proposition phare des états généraux de l’habitat : utiliser la prime de logement des agents publics comme gage pour des modèles de financement de type location-vente.

Le projet de construire 5 000 logements sociaux sur sept ans, initié cette année via un partenariat public-privé avec le groupe Addoha, se dessine comme une autre réponse à ce déficit de logement.

Ou enfin, la création d’une caisse de refinancement hypothécaire, qui est actuellement en discussion entre le gouvernement gabonais, les acteurs financiers et les promoteurs immobiliers. Inspirée de modèles éprouvés en Afrique de l’Ouest, cette Caisse permettra d’allonger la durée des prêts immobiliers, de réduire les mensualités et d’élargir l’accès à la propriété à de nombreuses familles gabonaises.

Au cœur de cette politique d’accès au logement et au foncier se trouvent la Société Nationale Immobilière (SNI) et la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC), véritables instruments de l’État dans la lutte pour un habitat décent et un développement harmonieux du territoire.

Sur un tout autre plan, mais toujours dans l’effort de restauration du patrimoine infrastructurel national, Brice Clotaire Oligui Nguéma a initié la construction de la Cité Émeraude, à Libreville, en vue de reloger les ministères et générer d’importantes économies annuelles, de l’ordre de 30 milliards FCFA. Tout comme il a lancé la reconstruction de la Cité de la Démocratie, symbole historique du Gabon, dynamité il y a quinze ans par le régime déchu.