Tony Elumelu soutient la taxe sur les bénéfices exceptionnels à Abuja
- Le corporate
- 1 août 2024
- Editorial
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La décision du Nigeria d’imposer une taxe de 70 % sur les bénéfices exceptionnels du secteur bancaire en 2023 n’a pas suscité de vives réactions parmi les acteurs du secteur. Lors d’une réunion tenue ce mercredi 31 juillet 2024 avec le ministre des Finances, Tony Elumelu, le président du groupe UBA, a exprimé son soutien à cette mesure, qu’il considère comme un moyen de redistribuer la richesse dans le pays.
« Nous croyons en la prospérité, en la création d’emplois pour notre peuple, en la démocratisation de la prospérité et en l’accès des Nigérians à une vie meilleure. Nous avons donc discuté aujourd’hui de la taxe sur les bénéfices exceptionnels et nous soutenons le gouvernement », a déclaré le milliardaire nigérian à la presse locale. Il a ajouté : « Nous pensons que les revenus extraordinaires devraient être utilisés pour réduire la pauvreté dans le pays, ce que le gouvernement entend faire ».
Tony Elumelu se démarque ainsi des inquiétudes exprimées par le secteur bancaire lors de l’adoption de cette loi fiscale par le Sénat. Selon PwC Nigeria, l’imprévisibilité de cette taxe pourrait décourager les investissements. Moody’s Ratings a également averti que cette taxe pourrait avoir un impact négatif sur le système bancaire nigérian en réduisant les bénéfices disponibles pour les provisions pour prêts. « La taxe exceptionnelle aura un effet particulièrement négatif sur les banques dont l’adéquation des fonds propres est proche des seuils réglementaires », avait déclaré l’agence de notation américaine.
Il convient de rappeler que cette taxe est justifiée par le fait qu’en 2023, les banques nigérianes détenant des actifs en dollars ont augmenté leurs revenus en convertissant ces actifs en naira, alors que la monnaie locale s’était fortement dépréciée. De plus, la rentabilité des prêteurs s’est renforcée en raison de la hausse des taux d’intérêt suite au resserrement de la politique monétaire.
Les cinq principales banques du pays ont vu leur marge bénéficiaire bondir de 95 % en 2023 en raison de la forte dépréciation du naira. Par exemple, le bénéfice de Guaranty Trust Bank, le plus grand prêteur du pays, a plus que triplé pour atteindre 539,7 milliards de nairas (339 millions de dollars), grâce aux gains de réévaluation. Le bénéfice net d’Access Holdings Plc a quadruplé pour atteindre 612,49 milliards de nairas contre 153,09 milliards de nairas en 2022.
Le gouvernement nigérian prévoit d’utiliser les fonds générés par cette taxe pour financer des infrastructures et augmenter le salaire minimum, conformément à un accord avec les syndicats.
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