
Start-up africaines : un financement en recul au premier trimestre 2025
- Le corporate
- 18 avril 2025
- Editorial
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Le financement des start-up africaines a enregistré un léger ralentissement au premier trimestre 2025. Selon la plateforme Africa: The Big Deal, les jeunes pousses du continent ont levé 460 millions de dollars entre janvier et mars, soit une baisse de 5 % par rapport aux 486 millions mobilisés sur la même période en 2024.
Après un mois de janvier prometteur (300 millions de dollars levés), les financements ont progressivement fléchi, atteignant 119 millions en février, puis seulement 50 millions en mars – l’un des montants mensuels les plus faibles depuis 2020. Ce repli a tiré vers le bas la performance globale du trimestre, qui devient ainsi l’un des moins dynamiques en quatre ans.
Une concentration géographique et sectorielle marquée
Les financements restent largement concentrés sur les quatre principaux hubs technologiques du continent : le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte, qui ont capté à eux seuls 83 % des montants levés. Le Kenya et le Nigeria dominent avec environ 100 millions de dollars chacun (soit 24 %), suivis par l’Afrique du Sud (22 %) et l’Égypte (14 %). À noter la percée du Togo, qui fait son entrée dans le top 5 grâce aux 30 millions levés par Gozem lors d’un tour de table en série B.
Sur le plan sectoriel, la fintech confirme son statut de locomotive de l’innovation africaine, attirant 46 % des financements. Elle est suivie par les start-up spécialisées dans l’énergie (18 %) et celles du transport et de la logistique (10 %). Parmi les plus importantes levées de fonds du trimestre figurent les 53 millions de dollars mobilisés par LemFi (fintech) et les 38 millions de Naked (assurtech).
Des écarts persistants pour les femmes fondatrices
Malgré les avancées en matière de diversité, les disparités restent marquées. Les femmes PDG n’ont capté que 2 % des financements du trimestre, soit 10 millions de dollars – dont 6,2 millions sous forme de subvention à la biotech sud-africaine African Biologics. Sans tenir compte des subventions, cette part chute à 0,7 %.
En comparaison, 79 % des fonds ont été levés par des hommes ou des équipes exclusivement masculines. Les équipes mixtes se partagent 20 % du total, tandis que seulement 1 % des capitaux ont été alloués à des fondatrices ou des équipes exclusivement féminines.
Des signaux à surveiller
Bien que le montant total levé soit en recul, certains indicateurs restent stables : 52 start-up ont réussi à mobiliser au moins un million de dollars au cours du trimestre, un chiffre conforme à la moyenne observée en 2023 et 2024. Ce maintien des levées significatives pourrait signaler une confiance persistante des investisseurs, malgré un contexte global plus prudent.