
Signature de la convention minière de Baniaka : un levier stratégique pour l’économie gabonaise
- Le corporate
- 25 mars 2025
- Big deal
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Ce jeudi 20 mars 2025, une convention minière majeure a été signée entre le gouvernement gabonais et la société REMINAC SA, filiale de l’opérateur australien GENMIN, pour le lancement de l’exploitation de la mine de Baniaka. Cet accord a été officialisé lors d’une cérémonie présidée par Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, en présence du ministre des Mines, Gilles Nembe, et du ministre de l’Économie, Mark-Alexandre Doumba.
Ce projet constitue une étape cruciale dans la stratégie du gouvernement visant à réduire la dépendance aux revenus pétroliers. Le Gabon bénéficiera d’une participation gratuite de 10 % dans ce projet, avec une possibilité d’augmentation à 25 %, consolidant ainsi son rôle dans l’exploitation de ses ressources naturelles.
Malgré la prédominance historique du secteur pétrolier, qui représente encore 93 % des revenus extractifs du pays, le Gabon mise stratégiquement sur ses vastes réserves de minerai de fer pour diversifier ses sources de revenus. Le projet Baniaka, dont le début de la production est prévu fin 2026, envisage une production annuelle de 5 millions de tonnes de minerai de fer dans les premières années, avec une ambition de 10 millions de tonnes par an par la suite. Ce projet vient compléter l’exploitation du gisement de Belinga, l’un des plus importants du pays, qui fait également l’objet d’une convention minière signée avec l’australien Fortescue en février 2023, pour une exploitation prévue dans au moins cinq ans.
La convention avec Genmin prévoit également que le Gabon percevra une redevance minière de 5 % sur les revenus issus des ventes de minerai de fer, ainsi qu’une imposition des bénéfices de la société à hauteur de 35 %. Ces projets devraient contribuer à réduire la dépendance du Gabon aux hydrocarbures en générant de nouvelles sources de revenus.
Cependant, malgré ces efforts de diversification prometteurs, le secteur minier du Gabon demeure marginal par rapport aux hydrocarbures. En 2022, seulement 7 % des revenus extractifs provenaient du secteur minier, principalement du manganèse, exploité par la Comilog, une filiale du groupe français Eramet. Par ailleurs, les perspectives du marché mondial du minerai de fer restent incertaines. La production mondiale devrait croître à un rythme modéré de 2,5 % par an jusqu’en 2029, exerçant une pression à la baisse sur les prix, déjà en déclin depuis 2022. Le prix du minerai de fer, passé de 121,3 dollars la tonne en 2022 à 109,4 dollars en 2024, pourrait atteindre 78 dollars la tonne d’ici 2033.
Ainsi, bien que le Gabon puisse espérer des retombées positives, il devra avancer prudemment dans un contexte de marché évolutif, tout en tirant profit de ses projets miniers pour renforcer sa résilience économique à long terme.