Les recettes avant les dépenses : la révolution budgétaire en marche au Gabon

En présentant le cadrage macroéconomique et budgétaire 2026-2028 devant l’Assemblée nationale dernièrement, le ministre de l’Économie et des Finances, Henri-Claude Oyima, a posé les bases d’un changement de paradigme : désormais le budget de l’État sera fondé sur la mobilisation préalable des recettes.

Henri-Claude Oyima a fixé le cap avec clarté : « Le budget ne doit plus être un outil de gestion passive, mais un véritable instrument de transformation économique et sociale. Cela signifie concrètement que nous devons d’abord mobiliser les recettes avant d’engager les dépenses »

Ce principe, souvent résumé par l’adage « les recettes fondent les dépenses », marque une rupture avec les pratiques antérieures où les dépenses étaient parfois engagées sans garantie de financement. « Nous allons élaborer le budget à partir de zéro, en partant des besoins réels et prioritaires du pays. Il ne s’agira plus de reconduire systématiquement les anciennes dépenses, mais de s’assurer que chaque franc engagé réponse à un objectif clair de développement », a précisé le banquier de renom.

Cette nouvelle manière de gérer le budget, déjà appliquée avec succès dans plusieurs pays, a pour objectif principal de garantir la solidité financière de l’État en évitant les déficits trop fréquents. Elle vise aussi à limiter le recours à l’endettement extérieur, en contrôlant mieux les dépenses publiques. Elle cherche à rendre les finances publiques plus transparentes, en faisant en sorte que chaque dépense soit justifiée par une ressource clairement identifiée. Enfin, cette approche aide à maintenir la stabilité de l’économie, en réduisant les risques d’inflation causés par un déséquilibre entre dépenses et recettes.

Henri-Claude Oyima a ajouté, en conclusion, que pour consolider cette nouvelle orientation, le Gabon devra parallèlement identifier de nouvelles sources de recettes, telles que l’économie numérique ou la valorisation du patrimoine foncier.