
Le Gabon reporte une mission du FMI pour mieux préparer ses réformes économiques
- Le corporate
- 19 juin 2025
- Editorial
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La mission d’évaluation du Fonds monétaire international (FMI), initialement prévue à Libreville à la mi-juin 2025, a été reportée à la demande des autorités gabonaises. Le gouvernement souhaite disposer de plus de temps pour finaliser un état des lieux détaillé de la situation macroéconomique et budgétaire du pays avant d’accueillir les experts de l’institution financière internationale.
Annoncée en mai dernier par le représentant résident du FMI, Gomez Agou, lors d’un échange avec le vice-président Alexandre Barro Chambrier, cette mission devait constituer une étape cruciale dans les discussions relatives à un nouveau programme d’appui financier. Son report intervient dans un contexte de redéfinition de la stratégie économique nationale, impulsée par le nouveau ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima, entré en fonction début mai.
Le ministre a rapidement affiché sa volonté de rompre avec les approches standardisées qui ont jusque-là dominé les relations avec le FMI. Il souhaite désormais bâtir un cadre de partenariat économique « conçu par et pour les Gabonais », estimant que les précédents programmes n’ont pas permis d’engendrer une croissance durable ni de véritables réformes structurelles.
Cette nouvelle orientation suppose des consultations élargies et une vision à long terme, mettant l’accent sur la soutenabilité, la transparence et l’appropriation locale des politiques économiques. Dans cette optique, le report de la mission est perçu comme une mesure de prudence visant à renforcer la crédibilité de la future feuille de route.
Pour rappel, le Gabon n’est actuellement engagé dans aucun programme actif avec le FMI. Le dernier en date, conclu en 2021 dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), avait été suspendu à la suite de l’échec de la troisième revue, sur fond de difficultés budgétaires et de retards dans la mise en œuvre des réformes.