Contrats de performance : un modèle congolais pour redresser les entreprises publiques gabonaises ?

Abordant le problème de la contre-performance des entreprises et établissements publics, le ministre congolais des Finances, Christian Yoka, a proposé une solution novatrice aux sénateurs de son pays : instaurer des contrats de performance entre l’État et les entreprises du portefeuille public.

Dans le viseur du membre du gouvernement : une meilleure maîtrise du processus de création des entreprises, l’obligation de conclure un contrat de performance avec l’État, le respect du principe des finances publiques (séparation ordonnateur-comptable), le respect des procédures de passation de marchés, ou encore la mise en place d’un code de déontologie pour les administrateurs et pour les directeurs généraux des sociétés d’État et établissements publics.

Pour l’ex-patron de l’AFD en Afrique, ces mesures permettraient à l’État d’assumer pleinement son rôle d’actionnaire et d’améliorer l’efficacité des entreprises publiques, au bénéfice de la collectivité.

Une idée qui a du sens, dans un Congo où les 10 principales entreprises d’État affichaient une dette globale de 2 420,2 milliards de Fcfa en 2021, contre un chiffre d’affaires de 577,6 milliards de Fcfa, selon le ministère de l’Économie.

Mais au-delà des frontières du Congo, cette pratique pourrait aussi inspirer d’autres pays, notamment le Gabon, qui connaît également des problèmes d’endettement, dépassant le seuil des 70 % fixé par la CEMAC. Les entreprises d’État, telles que la SEEG, la CNAMGS, Sogatra, Transurb ou Gabon Oil Company, traversent par ailleurs des périodes difficiles en raison de leur mauvaise gestion, avec des services souvent défaillants.

Reste à savoir ce qu’en penseront les autorités politiques. Mais tant que l’objectif reste l’efficience de l’action publique, on est tenté de dire : pourquoi pas.