
Cherté des tarifs douaniers : le Gabon, 8e au rang mondial !
- Le corporate
- 2 juillet 2025
- Editorial
- 0Commentaires
Lorsqu’il est question de coût de la vie, le Gabon est classé comme un pays cher, que ce soit pour le « Made in Gabon » ou les produits importés. Si cette réalité est bien connue, on ignore souvent l’ampleur de la contribution des tarifs douaniers et des frais logistiques à cette cherté généralisée.
C’est ce que met en lumière la Note de conjoncture 2025, présentée la semaine écoulée à Libreville. Selon ce rapport de la Banque mondiale, le taux tarifaire moyen simple appliqué au Gabon entre 2020 et 2022 s’élevait à 18,8 %, soit le 8e plus élevé au monde ! Une réalité difficile qui finit par avoir un impact sur les coûts de production et la compétitivité du pays.
«Le Gabon impose d’importantes restrictions commerciales à ses entreprises, ce qui nuit à la compétitivité et renchérit les coûts de production et d’échange. En tant que membre de la CEMAC, le pays applique généralement le tarif extérieur commun, autour de 18 %. Le taux gabonais est donc nettement supérieur à la moyenne régionale de 12 % en Afrique subsaharienne et à la moyenne mondiale de 7,4 % », précise le document.
Mais les droits de douane ne sont qu’un aspect du problème. À cela s’ajoutent des délais logistiques excessifs et des formalités complexes, qui pénalisent lourdement l’économie. « L’accès aux biens étrangers et l’activité commerciale pâtissent également de barrières non tarifaires : exigences réglementaires et techniques pointilleuses, lenteurs administratives, lacunes dans les infrastructures logistiques », poursuit le rapport.
Pour preuve, en 2023, le Gabon occupait le 115e rang sur 139 pays dans l’indice de performance logistique de la Banque mondiale, évaluant l’efficacité des systèmes douaniers, d’infrastructure et d’expédition. Une place révélatrice d’un système loin d’être optimal. Un séjour moyen y est de de 11,4 jours pour les importations et de 6,4 jours pour les exportations dans les ports du pays.
Conséquence : retards, surcoûts et pertes importantes de produits périssables.
Autre problématique, la multitude des contrôles. Pour exemple, révèle le document, une entreprise transportant des marchandises de Libreville vers le Cameroun peut être arrêtée plus de 40 fois, soit une interruption tous les 11 kilomètres. Cela représente près de 1 980 000 FCFA de frais supplémentaires et environ 15 heures de retard !
Autant d’éléments qui nécessitent d’être améliorés, pour améliorer la dynamique commerciale du Gabon, et faire en sorte que le pays se situe en bonne place des moyennes africaine et mondiale en termes de coûts de production et de compétitivité.