Banque Africaine de l’Énergie : plus de 2 milliards $ de capital déjà mobilisés
- Le corporate
- 6 octobre 2024
- Editorial
- 0Commentaires
Les pays africains producteurs de pétrole (APPO) ont déjà réuni 45 % des 5 milliards USD constituant le capital initial de la Banque africaine de l’énergie (AEB), soit plus de 1300 milliards FCFA. C’est ce qu’a révélé le secrétaire général de l’APPO, Omar Farouk Ibrahim, en marge de la Conférence Angola Oil & Gas tenue à Luanda les 2 et 3 octobre derniers.
Prévu pour être opérationnelle dès juin 2024, l’AEB vise à réduire la pénurie de financements des projets pétroliers et gaziers, suite au retrait de plusieurs bailleurs de fonds internationaux des investissements dans les énergies fossiles. Cette institution panafricaine se concentrera sur le financement de projets pétroliers et gaziers en Afrique, en vue de combler le déficit de financement dans ces secteurs et de réduire ainsi la pauvreté énergétique sur le continent.
« Les fonds ont été levés avant même la constitution juridique de la Banque, avec l’Angola, le Nigeria et le Ghana parmi ses premiers soutiens financiers. Je crois que nous sommes la première banque de développement à être passée de la conceptualisation à la quasi-réalisation en un peu plus de 2 ans », s’est félicité le secrétaire général de l’APPO.
« Les ministres africains du pétrole se réuniront le 1er novembre 2024 pour finaliser la date de lancement de la banque dont le siège sera installé au Nigeria », a-t-il ajouté.
La création de l’AEB avait été annoncée en mai 2022 par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et l’APPO. L’institution supranationale devrait contribuer à pallier le retrait des bailleurs de fonds traditionnels des projets pétroliers et gaziers en Afrique.
Pour rappel, durant la COP26 à Glasgow, une vingtaine de pays développés se sont en effet engagés à mettre dès fin 2022 un terme au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone.
Lors du sommet One Planet organisé en décembre 2017, le Groupe de la Banque mondiale avait lui aussi annoncé la fin des financements des activités en amont du secteur pétrolier et gazier après 2019. Il a néanmoins précisé que pour le gazier, ils seraient exceptionnellement envisagés dans les pays les moins avancés s’ils favorisent l’accès à l’énergie pour les pauvres, et si le projet est conforme aux engagements du pays au titre de l’Accord de Paris sur le climat. De son côté, la Banque européenne d’investissement (BEI) s’est engagée à mettre fin au financement de projets liés aux énergies fossiles à partir de fin 2021.
Soumises à une pression croissante, les compagnies internationales spécialisées dans l’exploitation des hydrocarbures se désengagent quant à elles de plus en plus des actifs africains pour diverses raisons, dont les risques environnementaux, politiques et sécuritaires.
Dans le même temps, peu de compagnies pétrolières nationales africaines disposent des moyens pour combler le déficit croissant de financements. Dans ce contexte, la Banque Africaine de l’Énergie est donc la bienvenue.
Les bénéficiaires prioritaires de ses services seront les États ayant ratifié son traité d’établissement. Les entreprises nationales des secteurs des hydrocarbures et de l’énergie, ainsi que toute entité privée ou publique ayant un impact sur le développement de l’industrie dans les pays membres, auront également accès aux services de la Banque.
Laissez un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.