L’Afrique perd 4,2 milliards $ par an à cause des récits médiatiques défavorables
- Le corporate
- 19 octobre 2024
- Editorial
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L’Afrique perd plusieurs milliards de dollars par an à cause des récits médiatiques stéréotypés, selon un rapport publié le 10 octobre par l’ONG Africa No Filter et le cabinet de conseil en stratégie Africa Practice. Le rapport souligne que les médias internationaux représentent souvent le continent comme un bloc homogène, passant sous silence les évolutions positives et regardant les sociétés africaines à travers le prisme occidental.
Les stéréotypes véhiculés par les médias internationaux coûtent aux pays africains une « prime de préjudice » sur le service de la dette allant jusqu’à 4,2 milliards de dollars chaque année, précise la recherche.
Intitulé « The cost of media stereotypes to Africa – The relationship between media, investment and economic development », le rapport se base sur une combinaison d’analyses quantitatives et d’observations qualitatives pour explorer les répercussions d’une couverture médiatique biaisée de l’actualité africaine sur le coût du service de la dette. L’analyse établit un lien clair entre l’image véhiculée par les médias et la perception du risque souverain par les investisseurs. Une couverture médiatique négative augmente le risque perçu, entraînant une hausse des coûts d’emprunt. À l’inverse, un sentiment positif dans les médias est corrélé à un profil de risque plus faible et des taux d’emprunt réduits.
La couverture médiatique des élections dans quatre pays africains (le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte) durant la période prépandémie de Covid-19 a été comparée à celle des processus électoraux dans des pays non africains présentant des profils de risque similaires, en l’occurrence la Malaisie, le Danemark et la Thaïlande. L’analyse révèle que les récits négatifs dominent le discours autour des élections africaines : 88 % des articles de presse sur le Kenya pendant la période électorale sont négatifs, contre seulement 48 % pour la Malaisie. De même, 66 % des articles relatifs aux élections égyptiennes sont négatifs contre 32 % seulement en Thaïlande.
En somme, les pays africains bénéficient d’une plus grande attention de la part des médias internationaux pendant les périodes électorales, mais l’accent est mis de manière disproportionnée sur des questions négatives telles que la violence, la fraude électorale et la corruption.
Les narratifs médiatiques stéréotypés sur le continent se manifestent également par un focus particulier sur les conflits, la pauvreté et les maladies, tout en négligeant de mettre en lumière les évolutions et les réalisations positives.
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